Sylvain Caron, professeur titulaire à l’Université de Montréal et membre régulier de l’Équipe « Musique en France aux XIXe et XXe siècles : Discours et idéologies », a participé au collectif Étudier, enseigner et composer à la Schola Cantorum (1896-1962) dirigé par Sylvie Douche et Cédric Segond-Genovesi. Les dix-huit textes qui composent l’ouvrage explorent l’institution en elle-même ainsi qu’aux connaissances théoriques, esthétiques et pédagogiques qui y étaient divulguées. La contribution de Caron, « Louis Vierne et la mélodie française : Une étude de Spleens et Détresse, op.38 » fait partie de la quatrième section du collectif « Les Scholistes à l’œuvre ».
Résumé du chapitre : L’opus 38 de Louis Vierne, Spleens et Détresses (1916), constitue un cycle de dix mélodies sur des poèmes de Paul Verlaine. Le travail de sélection poétique dénote une connaissance approfondie de l’univers verlainien tout comme une grande habileté à l’organiser en une progression très personnelle. Du point de vue musical, l’étude de quelques éléments caractéristique du langage de Vierne permettra de mieux comprendre comment la musique oriente ou prend en charge les potentialités expressives des poèmes. Car ce sont bien deux formes symboliques qui entrent en résonance : une signification nouvelle résulte de la rencontre de la musique et de la poésie. D’une grande force expressive, ces mélodies tranchent avec l’univers abstrait des derniers symbolistes et mettent à distance les soucis formels de certains disciples de Franck. Vierne s’affirme ainsi comme une figure atypique et indépendante au sein de la Schola cantorum, tout comme un jalon important dans l’histoire de la mélodie française.